Situé dans la partie nord de l’île, le quartier de Lorient, à Saint-Barthélemy, recèle bien des récits.
Lorient se sera tour à tour illustré comme haut lieu de la nouba à Saint-Barth, berceau du surf sur l’île ou dernière demeure d’une figure de la chanson française. Le tout, sous les hospices de sa petite église classée monument historique et qui, depuis le XIXe siècle, constate la métamorphose d’un caillou sur lequel elle aura été incendiée, rebâtie, ébranlée et restaurée. Berceau de l’évangélisation locale pour certains, l’église de Lorient de Saint-Barthélemy domine le pittoresque cimetière marin où désormais fredonne-t-on chaque soir sur la sépulture illuminée de Johnny Hallyday.
Le clocher, œil rivé sur la mer qui servait autrefois de repère aux marins, fut sans doute témoin de l’arrivée des premiers surfeurs américains et de l’ascension subséquente de certains grands champions, fidèles à la cabane bigarrée et populaire sur laquelle s’accotent en journée les boards de toutes tailles… Tandis que sur le promontoir, à l’ouest des vagues, demeure le souvenir du premier nightclub de l’île, brûlé en 1991, cédant au flegme d’une plage familiale et à l’apesanteur d’un quartier comme figé dans le temps.
Auteur : Olivier Aussedat