Philippe Poupon prendra le départ de la Route du Rhum sur le mythique bateau de la navigatrice Florence Arthaud : le Pierre 1er, rebaptisé « Flo », du titre du biopic réalisé par son épouse Géraldine Danon. Avant de partir pour Saint Malo, il nous a accordé un entretien.
15 m de large, 18 m de long, 30 m de mât, 32 ans d’âge et entièrement rénové dans le Finistère. Le flamboyant bateau avec lequel Florence Arthaud avait gagné la Route du Rhum en 1990 est remis à flot pour l’édition 2022. Son skipper sera Philippe Poupon, vainqueur de la course en 1986. Il prendra le départ le 5 novembre à Saint-Malo convergeant avec son épouse, Géraldine Danon, en plein tournage du film « Flo » retraçant la vie de la navigatrice. Philippe Poupon sera dans le sillage de la « petite fiancée de l’Atlantique », disparue en 2015 dans un accident d’hélicoptère en Argentine. « Le bateau est (re-)né du film, raconte Philippe Poupon. On voulait que ce soit le vrai, jusqu’à aller le chercher aux Philippines ». Attaque de pirates, retour tumultueux, l’acheminement n’a pas manqué de rebondissements ; un challenge, à l’image de la passionnelle et dense vie de la navigatrice. « Nous avons heureusement réussi à le ramener en France, puis enchaîné sur sa restauration en août afin de le remettre à l’eau début septembre pour des prises de vue qui se sont déroulées une dizaine de jours dans de très bonnes conditions. ». Alors que le tournage se poursuit sans lui, le bateau est entré dans la phase préparatoire de la course à venir.
Philippe Poupon est aussi prêt, fort de ses deux mois d’expédition en famille dans l’Antarctique sur son navire le Fleur Australe. « Physiquement j’ai l’avantage de naviguer plusieurs mois chaque année et de m’entretenir depuis plus de 15 ans. Il y a ce sens marin qui ne me quitte pas que ce soit en course ou en expédition comme on l’a fait cet hiver », explique-t-il. S’organiser, se préparer : les phases finales sont les plus importantes « et les années d’expérience sont pour moi, le secret de la réussite », précise-t-il. Il n’y va pas dans un esprit purement compétitif. « Il n’y a pas d’enjeu de victoire ; je laisse cela à ceux qui ont des IMOCA (ndlr : voiliers monocoques de 60 pieds). Là, il va y avoir de belles bagarres entre leaders. Je suis dans la catégorie Rhum Multi, d’anciens bateaux multicoques, des catamarans, des trimarans … On va la faire d’une manière plus tranquille. Mais si ça se passe bien, arriver premier dans sa catégorie ce n’est pas plus mal. J’ai quand même un bateau compétitif, à moi de faire le reste. Il s’agira surtout d’assurer la navigation et d’éviter les casses ; c’est plutôt sur cela que je devrai m’engager. »
L’important pour Philippe Poupon c’est aussi la couleur du voilier sur lequel il court, celle du film consacré à Florence Arthaud. « Florence était une amie, comme un membre de la famille. Elle est très présente dans notre cœur et depuis qu’on s’est engagés à récupérer son bateau, nous vivons cette belle histoire que Géraldine a initié. Cela me fait un grand plaisir d’être au départ sur « Flo », comme à beaucoup de monde. Florence était formidable, un grand marin qui étonnait et passionnait le public et on continue la saga ». Une saga qui a fait le choix de se raconter sans sponsor officiel et qui compte sur le soutien et l’engagement des amoureux de la voile et de la fiancée de l’Atlantique.
Auteur : Agnès Monlouis-Félicité
Crédits photos : Laura Poupon
