Yeswoo DINI est un graffiti-artist prolifique dont les fresques murales sont disséminées aux 4 coins de la Guadeloupe et bien au delà. En solo show à l’hôtel Arawak du Gosier en juin dernier, il proposait une immersion dans son « Multivers », titre et thématique de l’exposition. OnAir était présent.
Yeswoo Dini est un hyperactif du graffiti. Rennais d’origine, il arrive en Guadeloupe en 2003 et ne cesse alors d’embellir, à la vapeur de ses sprays, les murs de l’espace public ou privé. Adepte du portrait, ses personnages géants et réalistes sont devenus, en deux décennies, des figures incontournables du paysage local.
Déterminé dans un premier temps à sublimer la femme caribéenne, il décline ses « Yes Soul Sista » à une cadence impressionnante, partout où les murs sont assez volumineux pour le satisfaire. Doté d’une forte capacité à se renouveler, Yeswoo s’intéresse par la suite au cubisme et le fusionne subtilement à ses techniques réalistes. L’aspect graphique de ces intégrations, traitées en aplats, contraste alors avec des dégradés maîtrisés, visant à restituer l’ombre et la lumière.
En parallèle de ce « cubisto’réalisme » comme il aime le nommer, on repère plusieurs travaux dont le traitement semble évoquer, toujours sur formats spectaculaires, les traits esquissés des dessinateurs de BD tels que Bilal, Moebius, Rosinski, Frazetta ou Kim Jung-Gi dont il est un fervent admirateur.
Autre série très présente ces dernières années : celle dédiée aux peuples amérindiens, sujet qui le passionne tant pour la dimension historique qu’esthétique. Il consacre d’ailleurs une fresque à Carloman Bassette, spécialiste guadeloupéen de l’histoire amérindienne, peu après son décès en aout 2021.
Connu et reconnu pour son travail en extérieur, sa récente exposition solo à l’hôtel Arawak du Gosier lui a permis de présenter des productions plus intimistes, liées aux thématiques précédemment citées et à d’autres pistes de recherche qu’il explore depuis de nombreuses années. L’exposition divisée en plusieurs univers constitutifs de son « Multivers » offrait la possibilité de déambuler d’une période à l’autre de la vie de l’artiste et de découvrir des œuvres déclinées sur petits et grands formats, à l’aide de multiples mediums : fusain, peinture acrylique, spray, matériaux de récupération et autres modelages…
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Auteur : Mathias Flodrops
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