Mâts majestueux pointent le ciel et coques élégantes fendent les vagues à la Bucket Saint-Barth, régate exceptionnelle de l’île de Saint-Barthélemy.
Chaque année au mois de mars, le modeste port de Gustavia, sur la petite île française de Saint-Barthélemy, devient le point de ralliement d’une flotte de voiliers surprenants, long chacun d’au moins trente mètres. Ils sont réunis pour participer à la Bucket Saint-Barth, une régate exceptionnelle sur invitation lancée en août 1986 sous le nom de Nantucket Bucket, sur l’île huppée de Nantucket, dans le Massachusetts aux États-Unis. Nelson Doubleday y avait alors invité certains de ses amis plaisanciers et, forte d’une flotte de sept voiliers, la « Bucket » était ainsi née.
La première régate de Saint-Barth fut organisée en 1995 en présence de quatre navires: Sariyah, Gleam, Mandalay et Parlay. Aujourd’hui, la flotte compte en moyenne 30 superbes voiliers – dont certains mesurent parfois, comme le Maltese Falcon, jusqu’à quatre-vingt-huit mètres – réunis pour participer à des courses dans les différentes catégories proposées et à des manifestations culturelles. La régate est enfin un rendez-vous incontournable pour certains concurrents qui réitèrent leur participation chaque année. « Unique en son genre, la Bucket Regatta se caractérise par des courses spectaculaires sur l’île dans des conditions idéales et sous les alizés, par une compétition amicale et une franche camaraderie, des fêtes spéciales à quai et tout ce que Saint-Barthélemy a à offrir », expliquent les organisateurs de la course.
Crédit photo : © Rosemond Gréaux.
La Bucket s’engage auprès de l’île à bien des égards, notamment via une aide directe sous forme de contributions annuelles en espèces accordée à des associations locales à but non lucratif ainsi qu’à des œuvres caritatives, telles que l’école de voile du Saint Barth Yacht Club, la restauration des récifs coralliens et les services spécialisés. Ils contractent également avec le plus grand nombre possible de prestataires locaux – traiteurs, services de nettoyage, commerces alimentaires, sociétés de charter, restaurants et bars – ainsi qu’avec des agences de locations de voitures, des hôtels ou des villas, des sociétés de ravitaillement de yachts et de divertissement pour les participants à l’événement, le comité des courses et les supporters (stewards et amis). Les constructeurs de superyachts Royal Huisman et Vitters Shipyard sont enfin des intendants de longue date de la Bucket.
Crédit photos : © Rosemond Gréaux.
Le public dispose de l’immense privilège de pouvoir s’approcher directement des yachts ancrés à quai et d’en admirer les ponts en teck soigneusement lustrés, les mâts imposants et le remarquable dessin des meilleurs architectes navals. Bien que certaines activités à terre soient privées (fête des propriétaires et visites de yachts), le Bucket Bar et toutes les animations du Bucket Marquee de la Capitainerie sont ouverts au public, qui profite largement des festivités.
Fort de deux employés basés aux États-Unis et quatre employés à temps partiel à Saint-Barthélemy, ainsi que d’entrepreneurs et de fournisseurs rétribués qui interviennent avant et pendant l’événement, la Bucket s’appuie également sur une trentaine de bénévoles au sein du comité des courses et du personnel à terre pendant la régate.
Crédit photos : © Rosemond Gréaux.
« En plus des classes habituelles de courses de superyachts, la Bucket s’est enrichie d’une classe destinée aux navires d’environ vingt-sept mètres, dans laquelle les navires sont légèrement plus petits que les superyachts de plus de trente mètres. La classe Corinthian Spirit continue d’évoluer: elle permet aux bateaux de concourir avec un équipage réduit et une préparation moins exigeante en ressources pour les capitaines et leur équipage. À l’avenir, la Bucket continuera de se développer, à la fois sur l’eau et avec des services à terre», note Peter Craig, directeur de l’événement et président de la course. «Le succès de longue date de la Bucket en tant que régate de superyachts la plus importante et la plus populaire du circuit mondial est dû à certains éléments clés: le charme et le rayonnement sans égal de Saint-Barth, la coopération du gouvernement et des autorités portuaires de l’île, les fabuleuses conditions de course dans les alizés et la camaraderie entre les propriétaires des bateaux participants, leurs équipages et les invités. »
Auteur : Ellen Lampert-Gréaux
