Now Reading
CARMA SUR LA ROUTE DE L’ART

CARMA SUR LA ROUTE DE L’ART

Carma sur la Route de l’art

Depuis près de quinze ans, le Centre d’Art et de Recherche de Mana et son fondateur, Patrick Lacaisse, nous emmènent au-devant des artistes, des savoir-faire et des objets d’art de l’Ouest guyanais.

Labellisé Centre d’Art Contemporain d’Intérêt National, espace de création et d’exposition d’art contemporain, d’échange et de recherche, le CARMA se distingue aujourd’hui en un site exceptionnel et précieux pour l’art de Guyane, tout en sensibilisant aux pratiques et au savoir-faire artistique de pays. Arrivé dans la région en 1987, fort d’une formation de plasticien et d’un mémoire sur l’art et l’esthétique des Noirs Marrons à Paris I (“Marrons, un art de la fugue”, 1996), Patrick Lacaisse et son collectif initient en 1999 “la Route de l’art” afin de jeter la lumière sur la scène artistique de l’Ouest guyanais. En 2014, le CARMA est inauguré à travers l’exposition “La Route de l’art”, suivie du lancement d’un guide invitant amateurs d’art et d’artisanat à parcourir, via un parcours artistique, les plus de deux cents kilomètres de route entre les communes d’Awala-Yalimapo, de Saint-Laurent du Maroni et de Mana, à la découverte des pratiques artistiques et des créations locales.

Légendes : 1. Jean Christophe Lieutenant, Mana. 2. Sandrine Paul, Yalimapo. 3.Yves Appolinaire.
4. Rudy Pinas, Charvein. 5. Betu, Crique Blanche 6. Tu Heu, JavouheyJe

Grâce à cet ouvrage dense et richement illustré par le photographe David Damoison et le graphiste Franck Kauffmann, le CARMA sert aujourd’hui une Route de l’art en permanente structuration. “Il y a des milliers d’objets sur la Route de l’art” raconte Patrick Lacaisse. “On parle d’abord de la sculpture sur bois, la plus courante ; des objets d’ornement ou d’usage, qui reprennent bien sûr toute la pratique artistique des Noirs Marrons, mais aussi des Amérindiens sur certains objets. Cela concerne de 30 à 50 sculpteurs sur ces bords de route. On considère ensuite l’art textile – broderie, couture, costume, objets domestiques tels que les couvre-lit, les hamacs – très pratiqué par les femmes. La céramique, aussi, qui est elle uniquement pratiquée par les femmes Kali’na. On trouve sinon la vannerie, très prisée, avec des objets en liane, en feuille… Enfin, plus discret, la forge, chez les Hmong de Javouhey par exemple, ou l’ornement, les bijoux et les parures en perle, en graine…”

Légendes : 7. Guno Kajirale, Ayawa Unti. 8. Kafe Betian,Madjo Kampu. 9. Abelintie Jowensina, Saint Laurent.
Crédit photos : David Damoison

Des objets, donc, de facture ancienne ou beaucoup plus récents, issus de pratiques artistiques traditionnelles et vernaculaires. Saamaka, Kali’na, Aukan, Aluku, Hmong… En véritable gisement artistique, la Route de l’art nous propose de découvrir un large éventail de cultures dans des villages dits de “bord de route” ou parfois appelés “souvenirs de Guyane”. Des créations authentiques, toujours renouvelées, de plus d’une centaine de créateurs, promus et valorisés par le CARMA, reflets de la riche filière artisanale de l’Ouest guyanais.

« On ne met pas de frontière entre les termes d’art et d’artisanat. On s’affranchit de ces hiérarchies. Qu’elle soit sérielle ou totalement unique, on parle ici de création », ajoute Patrick Lacaisse.

Auteur : Olivier Aussedat

PLUS D’INFORMATIONS
https://chercheursdart-carma.fr


View Comments (0)

Leave a Reply

Your email address will not be published.

© 2020 ON AIR MAGAZINE. Tous droits réservés - Mentions légales - Réalisation Agence QWAD
Scroll To Top