Photographe de Saint-Martin, Donovane Tremor jette un regard amoureux et sans cesse renouvelé sur son île. Haut dans le ciel, nous découvrons par son œil la beauté d’une nature insulaire aux multiples nuances.
Donovane Tremor était à peine adolescent quand, l’objectif de son père sur les yeux, il a commencé à s’intéresser à la photographie. Il est né à Baie Nettlé, un lieu qu’il ne finit pas de découvrir tant il est capable d’en saisir les changements, même les plus subtils. La vue soleil couchant qui a bercé son enfance a sans doute aiguisé sa sensibilité aux palettes de couleurs. Petit, « j’aimais capturer les paysages et les contempler ensuite sur l’écran », confie-t-il.
Devenu professionnel, le photographe nous invite à cette contemplation, sous des angles inattendus : « même et surtout quand je photographie un paysage connu ou familier, je le fais sous un angle inhabituel », explique-t-il. Donovane Tremor aime en effet surprendre, susciter la curiosité, toujours pour nous inviter à aller plus loin, à voir plus loin, à côté, différemment.
C’est dans cette logique qu’il nous fait découvrir Saint-Martin vue du ciel. « Le fait de survoler sans limite de trajectoire, sans limite de hauteur, permet d’apprécier certaines choses que l’on ne voit pas à pied ou en voiture ; de capturer des angles qu’il n’est pas possible d’avoir au sol ». Avec ses sorties en gyrocoptère, Donovane Tremor nous plonge dans un Saint-Martin intime, parfois inaccessible, et surtout étonnant. « Je peux proposer de nouvelles photos à chaque vol ce qui fait qu’avec ma base de centaines de photos, je peux montrer des points de vue de l’île qu’on n’a pas l’habitude de voir ».
Chantiers et bâtiments témoignant d’une renaissance depuis le passage d’Irma, espaces verdoyants d’une nature majestueuse et résiliente… le tout sous des ciels différents. Qu’il vente ou qu’il pleuve, ils sont toujours cléments aux yeux de l’esthète. « La météo est en effet à chaque fois différente, les heures aussi. Que ce soit le lever ou le coucher du soleil, ou le milieu de journée, la nature offre un spectacle magnifique et à chaque fois original », témoigne le photographe.
Au-delà de la chasse aux images, il y va aussi pour s’évader : « C’est un plaisir de voler devant autant de détails. Tu peux être à 200 à 300 mètres de hauteur et repérer une tortue qui nage ou de gros poissons, des dauphins, voire, par chance, des baleines ! » dit-il le regard pétillant. « Ce qui est beau quand on vole en gyrocoptère, c’est qu’on peut aller à toutes les hauteurs possibles et découvrir différents aspects de l’île. Et pas que des détails en basse altitude. On peut être très très haut et voir à quel point il y a des choses qui peuvent être magnifiques, que ce soient les ombres sur l’eau, les typhons, les différents bleus de la mer, les ombres sur les collines… »
Auteur Agnès Monlouis-Félicité