Cela fait plus d’une décennie que l’artiste Pointois Jean-Luc DEJEAN recycle et sculpte l’acier pour lui donner une seconde vie. Son exposition à l’Arawak en Guadeloupe, en septembre dernier, nous a incité à le questionner sur son parcours.
Jean-Luc Dejean est né à Pointe-à-Pitre, non loin de l’atelier dans lequel il œuvre aujourd’hui. Situé au bout du chemin des Petites Abymes, son sanctuaire créatif est accessible à tous. Si vous prêtez attention, vous verrez en bord de route ses spectaculaires créations en volumes, composées de boulons, tôles et autres pièces métalliques entremêlées.
Autodidacte, il ressent profondément le besoin de révéler sa dimension artistique vers l’adolescence. Il puise alors son inspiration dans les livres et s’intéresse particulièrement à l’étude du corps humain. A la question des références, il évoque spontanément sa passion pour l’esthétique de Michel-Ange et son admiration pour la précision des mouvements repérés dans les travaux de Rodin.
Initialement attiré par la peinture, son intérêt pour les volumes et sa fascination pour l‘anatomie l’amènent rapidement à la sculpture. C’est dans cette discipline qu’il se sent à sa place. Il nous confie : « jeune, j’étais très attiré par les sculptures des maîtres italiens et leurs rendus en 3 dimensions. Mais le marbre et la pierre n’étaient pas facilement accessibles. Sans moyens financiers, j’ai alors du faire preuve d’inventivité et me suis tourné, par nécessité, vers un matériau de récup. Au vu de l’abondance de carcasses de véhicules errants aux quatre coins de la Guadeloupe, l’idée d’utiliser l’acier s’est vite imposée. J’utilise d’ailleurs toujours cette matière première aujourd’hui ».
La notion de recyclage, en phase avec la sensibilité écologique de cet artiste éveillé, le positionne, selon lui, tel un alchimiste qui transforme la matière délaissée pour lui redonner vie. Il évalue aujourd’hui à 8 tonnes la quantité d’acier récupérée et façonnée depuis ses débuts.
Suite à son exposition en solo à l’Arawak, il travaille à présent sur une nouvelle série, toujours dédiée à l’esthétique des corps, notamment celle de la femme caribéenne. Pour découvrir son travail, vous pouvez vous connecter sur ses réseaux ou parcourir le futur village de la Route du Rhum dans lequel il projette d’installer un stand.
Auteur : Mathias Flodrops / Crédits photos : ©LaBise
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