La réalisatrice, actrice et aventurière des mers Géraldine Danon contera dans le film « Flo » la vie de son amie, Florence Arthaud disparue tragiquement en 2015. Un projet empli d’Amour, tant par la personnalité de l’héroïne que par le regard de ceux qui la ravivent.
C’est notamment le livre de Yann Queffélec, « La mer et au-delà », portant sur la vie de Florence Arthaud qui a ravivé chez Géraldine Danon le besoin de réaliser un film sur la fiancée de l’Atlantique, son amie. Prévu à la rentrée 2023, le biopic retracera la vie de cette grande navigatrice, décédée il y a sept ans dans un accident d’hélicoptère lors d’une émission de télé-réalité en Argentine. Elle y participait pour défendre sa fondation, « L’Odyssée des femmes ». Une dimension féministe campée tout au long du film à travers la personnalité de cette femme pas comme les autres. Celle qui a décidé un jour de prendre la barre, en dépit des oppositions de genre, a laissé des hommes derrière en devenant la 1ère femme à gagner la Route du rhum en 1990. « Son personnage est imprégné de féminisme, sans tomber dans la revendication car tout fait sens dans sa vie dans ce combat pour les femmes », témoigne Géraldine Danon en plein tournage du film. C’est en effet par ses actions et sa manière d’être que Florence Arthaud a imposé les femmes dans ce métier traditionnellement dévolu aux hommes. « Elle a montré que tout était possible, même pour une femme ; que quand on rêvait fort on pouvait gagner fort et aller au bout de ses rêves, intensément », souligne la réalisatrice.
Intensément, c’est en effet ainsi que Florence Arthaud a vécu sa vie. Son entourage témoigne qu’elle était avant tout une femme passionnée, amoureuse : « Je suis au 50e jour de tournage et il y a beaucoup de couleurs dans le personnage mais l’Amour en est la prédominante, au sens large, avec les hommes, les femmes, la vie. Ce projet génère beaucoup d’émotions et me demande d’aller puiser dans une mémoire organique, dans la sensibilité la plus extrême, pour m’approcher de la vérité. »
Le personnage aux multiples nuances est campé par Stéphane Caillard, bluffante dans son ciré et plantée dans ses bottes. La comédienne a plus qu’un air de ressemblance avec la fiancée de l’Atlantique. Elle en semble habitée, affichant ce parfait mélange de détermination, voire de rudesse, enveloppée du raffinement propre à la navigatrice. « Stéphane s’est imprégnée, raconte Géraldine Danon. Elle a beaucoup lu, beaucoup vu sur la vie de Florence. Nous avons aussi longuement discuté, puisque j’ai une connaissance profonde de Florence. Elle s’est préparée mentalement et également physiquement, techniquement en étudiant les rudiments de la voile. Elle est extraordinaire ! C’était la personne qu’il fallait pour ce rôle ».
Au-delà de l’actrice principale, toute l’équipe du tournage semble investie de la vie de l’héroïne comme en témoigne la réalisatrice : « Nous sommes très solidaires ; tout le monde donne le meilleur et tout cela est tenu par le respect qu’ils portent à Florence et au film. C’est très gratifiant et touchant pour moi car je reçois beaucoup de bienveillance ». Au moment où nous avons cet entretien, ils ont déjà tourné deux semaines à Paris puis autant en Bretagne et sont dans le Sud depuis 3 semaines. S’en suivront Étretat, l’Afrique du Sud, puis la Guadeloupe pour la scène d’arrivée de la Route du Rhum. Une scène que vivra réellement le mari de Géraldine Danon. Le navigateur Philippe Poupon est en effet en lice, sur le Pierre 1er, le mythique bateau de Florence Arthaud retrouvé et rebaptisé du titre du film en naissance, « Flo »