La marque de prêt à porter Sebastiano est née il y a bientôt 30 ans pour répondre aux besoins des consommateurs Antillo-Guyanais. C’est donc naturellement qu’en pleine pandémie, face aux besoins cruels en masques, que Sebastiano a remué ses réseaux pour pourvoir la population. Retour sur cet engagement avec Jean-Jacques Karam, son fondateur.
ONAIR : Au cœur de la lutte contre la COVID-19, nous avons tous constaté le manque de masques pour le personnel soignant et encore plus pour la population. Quand avez-vous décidé de réagir ?
Jean-Jacques KARAM : Nous avons vu la cacophonie qui régnait en métropole sur les masques… et ce très tôt. Quand on nous affirmait en France qu’il n’était pas nécessaire d’en porter, nos fournisseurs asiatiques nous alertaient sur cette nécessité et nous en proposaient. Mais c’est peu avant le déconfinement que la question de leur importation s’est posée, d’abord en interne, pour nos propres salariés.
OA : Puis vous avez décidé d’en proposer au grand public ?
JJK : L’un de nos fabriquants fournissait déjà la France et nous en a proposé. Nous avons fait une première version peu avant l’ouverture des magasins et avons publié des photos sur nos réseaux sociaux. Nous avons alors constaté à quel point les besoins n’étaient pas comblés. A la veille du déconfinement, des entreprises n’en disposaient pas encore pour leurs salariés. Elles nous ont contacté et nous en avons fait fabriquer à plus grande échelle pour accompagner la reprise économique. Il était important que les entreprises puissent rouvrir dans des conditions sanitaires adéquates et toutes n’avaient pas les contacts ni la logistique pour se fournir en quantité.
OA : Aujourd’hui, ce produit est-il encore autant demandé ?
JJK : La demande s’est calmée. Les consommateurs se tournent vers un nouveau produit que nous avons développé : la casquette-visière. Cet accessoire original a pris la place du masque. C’est une casquette sur laquelle s’est adaptée une visière. Ce produit intermédiaire permet de continuer à se protéger sans les contraintes du masque. En ce contexte de régression de l’épidémie, en tout cas aux Antilles, cela permet d’éviter la tentation du relâchement et d’absence totale de protection. En Guyane par contre, le masque reste le produit prioritaire. Pour plus d’efficacité, il peut être associé à la casquette visière.
OA : Quel est votre moteur dans cette démarche plutôt sociétale ?
JJK : Sebastiano est une marque Antillaise fondée sur des valeurs fortes liées à ses origines. Nous sommes très attentifs aux besoins de la population. Nous avons toujours été dans une logique d’accompagnement des familles et de démocratisation de la Mode en la rendant plus accessible à tous. Nous avons aidé les entreprises et la population, mués avant tout par une logique d’aide, les marges étant quasi inexistantes sur ce type de produits. Et pour preuve, alors que nous vendons des masques en tissus à prix presque coutant, nous offrons aux clients qui entrent dans nos magasins un masque chirurgical alors qu’en un mois le prix de ce dernier a été multiplié par 4. Nous tenons à ce que le port du masque ne soit pas excluant pour quiconque. C’est une question de santé publique et donc d’intérêt général.
OA : Mettons un pied vers le futur. Comment la marque accompagne l’entrée du consommateur dans le « monde d’après », plus positif nous l’espérons ?
JJK : Tout en couleurs ! Nous avons reçu la nouvelle collection. Elle est très colorée et toute en stretch. Et parce que nous souhaitons un monde meilleur, nous avons fait un véritable saut qualitatif dans sa conception et par le choix des matières. A découvrir absolument !
Un acteur implanté
Fondée en 1991 par Jean-Jacques Karam, Sebastiano est devenue en 30 ans la marque Antillaise incontournable du prêt-à-porter masculin. Elle compte une dizaine de magasins en Guadeloupe, Martinique et Guyane. Un million de pièces sont vendues chaque année en 5 collections actualisées au rythme des événements : Saint Valentin, Carnaval, Fête des pères, rentrée des classes et fêtes de fin d’année.