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Victor O fusionne et sublime la Kreyol Pop

Victor O fusionne et sublime la Kreyol Pop

Victor O

« Kreyol Pop plutôt que Pop Kreyol » aime préciser Victor O en décrivant son style. Et qui dit créole, dit mélange enraciné dans l’africanité. L’artiste a pour muse une Caraïbe sans frontière, un tout-Monde,
où rencontres et fusions catalysent ses créations.

ONAIR : Victor O n’est pas votre nom civil. Il reflète à quel point vous êtes un conteur de l’imaginaire Emmanuel Valère…
Victor O :
(rires) J’ai toujours aimé le fait de raconter des histoires par le filtre d’un autre comme le faisait David Bowie avec son double Ziggy Stardust. Victor O est né de mon enfance : l’un de mes grands frères m’a dit que j’étais un petit brésilien adopté et que mon vrai nom était Victor Orebon. Vingt ans plus tard, ce nom de scène s’est imposé.

OA : Vous avez grandi en région parisienne. Quel était votre style musical avant d’être Victor O ?
VO :
Après du Funk créole, j’ai évolué à « Labelle noire », dont est issu IAM, et au sein de Sensitive musique. J’y ai écrit et réalisé le 1er album de l’actrice Clémentine Célarié. Au-delà du showbiz, c’est avec elle que j’ai acquis la liberté dans l’écriture. Plus tard, avec DJ Walter wallace, nous avons créé Dafataïgazz, un concept afro-pop qui a séduit Polydor Universal. Après cet album, le 1er réalisé sous le pseudonyme Victor O, je suis rentré en Martinique, recollant avec l’essence de ce que j’ai toujours été : un compositeur de fusion.


2. La pochette de l’album Suite 101 3. Victor O et Faada Freddy au Sénégal / 2. @lesphotodesmerveilles / 3. Tic et Tac

OA : Vous avez été propulsé sur la scène nationale par la chanson prophétique « Aboubacar 53%»
VO :
J’ai lancé ce morceau par un clip produit avec mon ami et producteur Joël Jaccoulet. Il raconte la carrière politique fictive d’un métis franco-ivoirien élu Président de la République. C’était à l’époque de la Présidentielle de 2007. Moins de deux ans après la sortie, les États-Unis élisaient Obama … à 53% ! Pour les médias, d’utopiste je suis devenu visionnaire. J’ai été interviewé sur le plateau de LCI sur cet heureux hasard.

OA : En 2012, vous avez fait une tournée au Brésil avec l’Alliance Française. Comment a émergé votre fusion avec la musique brésilienne ?
VO :
C’était une tournée de 24 jours : 11 concerts du Nord au Sud. A Salvador de Bahia, nous avons fait une impro avec un percussionniste dans la chambre d’hôtel. Tous ses instruments n’entrant pas, il a utilisé comme percussions des meubles, tiroirs… Cette rythmique enregistrée sur le vif est celle du morceau Alma Negra de l’album Diasporas.

Crédit photo/ Photo credit: 1 et 4. Joël Jaccoulet

OA : Cette propension aux mélanges s’est aussi manifestée en Guyane. Quel a été le catalyseur de votre collaboration avec les bushinengués ?
VO :
J’étais l’invité d’une résidence d’artiste au Festival du conte à Mana pour une rencontre entre musiciens des Antilles – Chris Combette, Jeff joseph et moi-même – et New combinati, un groupe local de bushinengués (ndlr : descendants d’esclaves sur les rives du Maroni). Un an après, sur les bords de la rivière Mana, j’ai enregistré avec eux le titre Dansi Mang de l’album Diasporas.

OA : Dans la même lignée, vous avez traversé l’océan pour une collaboration avec avec le chanteur sénégalais Faada Freddy. Comment l’avez-vous rencontré ?
VO :
Lors du Canal+ Tour en Martinique, nous avons fait un bœuf en coulisse (improvisation). Nous nous sommes retrouvés ensuite au studio de Joël Jaccoulet et avons fait, en quelques heures, un titre dont je suis très fier. Deux mois après, nous sommes partis au Sénégal à la rencontre de Faada Freddy… et de nos racines. Nous avons aussi fait le plein d’images..

OA : L’image est-elle une autre de vos plumes, comme le montre le soin que vous portez à vos clips ?
VO :
Je suis en effet un amoureux des Arts et de l’image particulièrement. Cela va naturellement avec l’évolution du métier où l’histoire et le storytelling sont devenus importants. Cette approche s’est particulièrement reflétée dans mon dernier album, Suite 101… C’est un peu un cliché d’artiste que de composer dans une chambre d’hôtel, seul, avec sa guitare. Mais quand j’ai découvert cette suite de l’hôtel Batelière en Martinique, j’y ai écrit mais aussi enregistré et capté des images clip de la chanson « Lanmou Etewnel ». J’ai aussi demandé à l’illustratrice Gribouilliz de créer une fresque numérique pour habiller un mur blanc de la Suite.

OA : Quel surprise créative réservez-vous au public ?
VO : Nous avons tourné un clip avec Faada Freddy au Sénégal dont
la sortie est imminente. Le morceau s’appelle « Love Will Come », autour de l’idée de la résistance et de la résilience paisible.

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